Projet d’Appui aux Étuveuses de Riz (PAERIZ)

Expertises

  • Développement économique
  • Égalité entre les femmes et les hommes

Moyens d'actions

  • Développement
  • Coopération volontaire
Pays Pays

Burkina Faso (régions des Hauts Bassins, des Cascades et de la Boucle du Mouhoun)

Durée Durée

Avril 2014 à mars 2019

Bénéficiaires Bénéficiaires

Directes: 2734 étuveuses 
Indirectes : environ 9145 personnes

Partenaires Partenaires

- Ministère de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire du Burkina Faso,
- Le Comité Interprofessionnel du Riz du Burkina (CIR-B),
- L’Union Nationale des Etuveuses de Riz (UNERIZ) et 5 unions de femmes étuveuses (Bama, Banzon, Founzan, Karfiguéla et Niassan)

Budget Budget

6 456 000 $CAD :

  • 5 740 000 $CAD de l’AMC
  • 379 200 $CAD du CECI

Ce projet quinquennal veut contribuer à l’amélioration des conditions de vie socio-économiques des femmes des régions rurales des Hauts Bassins, des Cascades et de la Boucle du Mouhoun au Burkina Faso. Le Projet d’Appui Aux Étuveuses de Riz (PAERIZ) a pour objectif d’accroître le pouvoir économique des femmes étuveuses et de favoriser leur autonomisation. Pour ce faire il entend valoriser la production rizicole nationale, en renforçant notamment la capacité des étuveuses à se conformer aux exigences de qualité du marché. Il vise également à consolider les organisations d’étuveuses afin qu’elles deviennent des entreprises rentables, professionnelles et reconnues, qu’elles soient à même d’appuyer le développement de la filière riz et d’y représenter adéquatement les intérêts des femmes.

Appui à la valorisation et à la commercialisation du riz local

L’étuvage de riz est un procédé de transformation qui consiste à précuire le riz paddy pour en améliorer les qualités physiques et nutritionnelles. C’est au Burkina Faso une activité traditionnelle dont la technique se transmet de mère en fille.

Au tournant des années 2000, dans la foulée de la privatisation du secteur, les importations de riz blanc ont augmenté et les stocks de riz paddy se sont accumulés. Refusant d’assister à l’effondrement du secteur et à la disparition progressive d’une pratique ancestrale, des centaines de femmes burkinabè ont acheté la production issue des coopératives. Et ont commencé à l’étuver et la vendre dans les marchés locaux.

Un premier projet du CECI, mené dans le cadre de son programme de coopération volontaire Uniterra entre 2009 et 2014, a permis à plus d’un millier de ces étuveuses de se regrouper en associations professionnelles. Amélioration des conditions de travail et des normes de qualité et d’hygiène, création d’emplois et hausse des revenus générés, amélioration de la sécurité alimentaire et du niveau de nutrition, etc. : l’impact du projet a été tel que le ministère de l’Agriculture burkinabè a souhaité voir s’étendre l’expérience.

Aujourd’hui au travers du PAERIZ ce sont plus de 2700 étuveuses, réparties dans trois régions, que le CECI soutient. Le projet favorise la mise en place des conditions permettant aux étuveuses de s’investir pleinement dans la transformation, la promotion et la commercialisation du riz étuvé afin de répondre efficacement aux attentes et aux exigences de qualité du marché. L’approche artisanale fait progressivement place à une approche plus performante et entrepreneuriale. La construction d’infrastructures, l’achat d’équipement adapté ou encore les formations en techniques améliorées d’étuvage ont ainsi nettement favorisé l’amélioration de la qualité du riz produit- le nombre de grains noirs et le taux d’impureté et de brisure ont ainsi fortement diminué. 

Par ailleurs, on note un élargissement des débouchés commerciaux, avec l’obtention de nouveaux partenariats, tant privés qu’institutionnels. Le ministère de l’Éducation Nationale et de l’Alphabétisation a ainsi conclu un accord pour la fourniture du riz étuvé aux cantines scolaires du pays.
Enfin, l’accès au prêt et au crédit a été élargi. En partenariat avec une institution financière, un Fonds de facilitation d’accès au crédit (FFAC) pour les étuveuses de riz membres des centres d’étuvage a été créé.

Professionnalisation et renforcement des capacités des Unions

L’objectif est que l’Union Nationale des Étuveuses de Riz (UNERIZ) et ses unions membres acquièrent les compétences organisationnelles nécessaires pour opérer de façon efficiente au sein de la filière, qu’elles développent une vision et des compétences entrepreneuriales leur permettant d’atteindre une rentabilité financière et qu’elles soient reconnues comme des organisations professionnelles.
Des changements dans la conduite des activités au sein des unions ont été apportés. Outre le développement d’une vision stratégique, on note un accroissement des compétences à plusieurs niveaux, notamment en ce qui a trait à la gouvernance (redevabilité accrue des leaders, circulation plus transparente de l’information). Des améliorations sont également visibles au plan de la gestion (plus grande rigueur permettant la production d’états financiers) mais aussi de l’entrepreneuriat (acquisition de connaissances favorisant l’analyse de la rentabilité des marchés).
Mieux organisées et plus entrepreneuriales, l’UNERIZ et ses unions membres sont en outre plus à même d’offrir des services de qualité à leurs membres, en particulier en termes d’accès au financement. Certaines unions sont plus aptes à négocier des prêts au niveau des institutions de microfinance de leur localité, mais aussi mieux formées pour défendre leurs intérêts – une augmentation du prix d'achat du riz étuvé par la SONAGESS, qui en 2016 achetait 90% du volume total de la production, a ainsi été obtenue.

Enfin, l’UNERIZ et les unions proposent aux étuveuses diverses formations visant à renforcer leurs capacités techniques et managériales (gestion administrative, cours d’alphabétisation, etc.). Durant l’été 2017, un processus visant la création de trois mini-garderies sur les sites de travail des étuveuses a également été lancé.

Consolidation du statut des femmes étuveuses

Chacune des interventions réalisées dans le cadre du PAERIZ a été menée avec une approche d’égalité entre les femmes et les hommes (ÉFH). Outre une présence plus importante des femmes dans les différentes instances, on constate une prise de parole plus régulière des étuveuses au sein de leurs unions, et une visibilité et une représentation accrues des étuveuses et des unions au sein de leur communauté. Par ailleurs, l’accès et le contrôle à plusieurs ressources sont améliorés, en particulier l’accès au financement, aux équipements et au marché. Enfin, concernant le développement d’un environnement favorable (institutions/communautés sensibles à l’ÉFH et ouverture des hommes à la participation des femmes), les progrès ont été réalisés à travers la prise en compte de l’ÉFH dans tous les documents stratégiques de l’UNERIZ et des 5 unions (plans d’affaires, de développement, de communication, etc.). 96 personnes des groupements ont été formées en ÉFH. En 2017, un processus de sensibilisation à plus grande échelle a été lancé avec l’organisation de théâtres forum dans les communautés, la réalisation d’émissions radiophoniques et l’organisation d’ateliers de discussions avec les maris des étuveuses sur des thématiques liées aux enjeux ÉFH du projet.

Le projet des étuveuses de riz du Burkina Faso est soutenu par le Club des ambassadrices du CECI.

 

Le projet en chiffres :

Augmentation de la quantité de riz commercialisé par les 5 unions entre 2016 et septembre 2017 :

14%

Nombre de femmes formées en technique d’étuvage :

31

Accroissement du montant total des crédits octroyés par les institutions financières aux 5 unions entre 2014 et 2017 :

45%

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